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MAMA FESTIVAL JOUR 3 (16.10.15)

Abondance de biens ne nuit pas. Et c’est la même chose pour les concerts: après quelques semaines de calme plat, une vague d’évènements musicaux a déferlé sur Paris, emportant votre serviteur sur son passage. Compte-rendu du Day Three.

Retour aux Trois Baudets pour cette dernière soirée de Mama, pour un enchainement cosy et allégé par rapport au programme des deux journées précédentes (eh, c’est le week-end pour tout le monde). Tout commence par un set de HANNAH LOU CLARK, seule en scène avec sa guitare et sa fidèle rythmique électrique. L’ex Foe, qui de son propre aveu, a passé la journée à errer dans Paris avec son matériel à la main, livre une prestation assez convaincante, même si les morceaux ont tendance à se suivre et à se ressembler. À retenter avec un backing band.

Hannah Lou Clark 3

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Noiserv 2C‘est ensuite au tour de David Santos, alias NOISERV, de prendre d’assaut la scène du 64 boulevard de Clichy. Dans la droite lignée des serial loopers (KT Tunstall, Bernhoft, Loney, Dear…) sévissant dans le paysage musical de ce début de siècle, Noiserv construit sa musique par entrelacs successifs, chaque couche rajoutant une texture, une ambiance ou une sonorité supplémentaire à l’ensemble, avant que le maestro ne vienne poser sa voix sur le tout ainsi formé. Avec son inclinaison pour les compositions joliment mélancoliques, les titres artistiquement allongés (vous êtes plutôt Life Is Like A Fried Egg, Once Perfect Everyone Wants To Destroy It ou It’s Useless To Think About Something Bad Without Something Good To Compare ?), les samples jinglesques (What a life! Wha-wha-wha-what a life!) et sa louable volonté d’expliquer à son public la substantifique moelle se cachant dans chacune de ses chansons (ce qui vaut toujours la peine, mais dans son cas prend facilement 3 minutes entre chaque titre), Noiserv est un sympathique OVNI de la scène indie européenne, dont l’A.V.O. (Almost Visible Orchestra) – nom du premier album du fantasque lisboète – est désormais disponible dans toutes les bonnes crèmeries. Le número dois ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez, surtout avec l’attention médiatique générée par le duo avec Cascadeur sur Don’t say hi if you don’t have time for a nice goodbye. Franchement, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Noiserv 3

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Pour aller plus loin:

Mlle Clark a l’air de baguenauder du côté obscur du rock DIY ces temps-ci, et laisse tant son plectre que son stylo filer au but par le plus court chemin possible. Le résultat est assez brut de décoffrage, mais les amateurs pourraient y trouver leur bonheur. Un exemple: Kids In Heat

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Noiserv n’a pas besoin de très longtemps pour implanter une des ses petites mélodies dans le cerveau de tous ceux ayant le bonheur de l’écouter. Avec ses 2:47, Today Is The Same As Yesterday, But Yesterday Is Not Today (ou TITSAY BYINT, si vous voulez la réclamer en concert sans y passer deux heures) est dans la moyenne des travaux de notre homme, et je peux déjà vous dire que ce ne seront pas trois minutes de perdues. On parie? Un exemple: Today Is The Same As Yesterday, But Yesterday Is Not Today

MAMA FESTIVAL JOUR 2 (15.10.15)

Abondance de biens ne nuit pas. Et c’est la même chose pour les concerts: après quelques semaines de calme plat, une vague d’évènements musicaux a déferlé sur Paris, emportant votre serviteur sur son passage. Compte-rendu du Day Two.

Le line up des Trois Baudets en cette soirée du 15 Octobre ayant été placée sous de bien nordiques auspices (Spot On Denmark Night), j’optai pour un brin de sédentarité pour ce deuxième de jour de festival, et arrivai donc sur les coups de 20h pour assister au set de DAD ROCKS!, populeux combo (6 personnes tout de même) de l’Islandais Snævar Njáll Albertsson. Sorte de Gaz Coombes scandinave – ce qui fait de Dad Rocks! une version viking de Supergrass, pas mal – Mr Albertsson se révéla être un hôte enjoué, énergique et aux multiples talents, ses improbables riffs de guitare s’interrompant le temps d’un morceau Neil-Young-Live-At-Massey-Hall-esque, pendant lequel il déroula l’élégie d’un de ses amis chômeur en fin de droits (ou quelque chose comme ça), seul au piano et à l’harmonica.

Dad Rocks! 1

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Au delà de cette très bonne performance, je retiendrai surtout l’incroyable générosité de Snævar Njáll et de sa bande, s’étant enquillés 14 heures de minivan depuis le Danemark pour jouer un set de 35 minutes devant 40 personnes, mais avaient tout de même l’air d’être contents de jouer à Paris. Chapeau messieurs. Le rappel effectué par le groupe (une reprise de This God Damn House de The Low Anthem), fut la parfaite expression de ce merveilleux état d’esprit, toute la petite troupe descendant de la scène pour jouer cet ultime morceau en unplugged à 20 centimètres des spectateurs du premier rang. Que dire sinon que Dad Rocks! rocks?

Dad Rocks! 3

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Le deuxième acte de la soirée revint à PALACE WINTER, quatuor mené par la guitare de Carl Coleman et les claviers de Caspar Hesselager. Malgré la relative jeunesse du groupe, l’ensemble possède d’ores et déjà une forte identité et un véritable son, et emprunte avec bonheur autant au rock indie qu’à l’electro. Menant sa barque avec décontraction et professionnalisme, Coleman (ex Sink Ships) déroula un set de grande qualité, même un peu trop formel à mon goût.

Winter Palace 2

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Cette session danoise fut clôturée par un duo très haut en couleur, en les personnes de LYDMOR & BON HOMME, alias Chapeau Melon et Gros Délire. Madame est une auteur-compositrice-interprète ayant jusque là plutôt donné dans le piano/voix intimiste (Lamppost Light). Monsieur est le chanteur et bassiste du trio WhoMadeWho. Leur collaboration est une catharsis electro festive et débridée, qui surprendra autant les fans de l’une que de l’autre. Bien aidé par une brochette de spectateurs survoltés, le duo transforma les 3 Baudets en boîte de nuit pendant trois quarts d’heure, elle menant d’audacieux raids à travers les rangées de sièges de l’auguste maison (audacieux car son micro était filaire), lui s’improvisant batteur pour les besoins du set, sa bonne humeur communicative compensant amplement les occasionnelles erreurs de tempo. Bref, un engagement total et sans filet de la part de nos deux compères, qui ont très dignement conclus cette soirée 100% scandinave.  

Lydmor & Bon Homme 1.

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Pour aller plus loin:

Year of the Flesh, le dernier album de Dad Rocks!, est une vraie pépite indie rock, où s’exprime toute l’inventivité et la science de l’arrangement du groupe. De l’Admiral Fallow immédiatement accessible en quelque sorte. C’est un compliment. Un exemple: Peers

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Palace Winter n’a pour l’instant sorti qu’un seul E.P., Medication, qui trace son chemin entre le rock mélancolico-ciselé de The Boxers Rebellion et les chevauchées instrumentales de Toy. C’est également un compliment. Un exemple: Menton

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Le premier album de Lydmor & Bon Homme, Seven Dreams of Fire, n’était pas encore sorti au moment où le duo s’est produit aux 3 Baudets. Et si la pochette évoque fortement les White Stripes, le contenu se rapprocherait plutôt d’une version 2.0 d’Eurythmics, le cold wave en moins, la glam touch en plus. Compliment toujours. Un exemple: Things We Do For Love